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1- Attendre Noël

Attendre, cela n’a rien à voir avec le repos ou le fait de ne rien faire.

Pourtant il y a des chrétiens qui attendent passivement que Dieu vienne à Noël. C’est si beau, chaque année de jouer les enfants naïfs, de rêver, de faire semblant de croire que Dieu naît comme ça, dans la chaleur, dans la tranquillité, dans l’opulence, dans l’insouciance, dans l’euphorie d’une douce nuit de Noël un peu irréaliste.

Il y a aussi des chrétiens qui attendent passivement que Dieu règle les problèmes de l’humanité, car, croient-ils, c’est à lui, Dieu, d’agir.

Il y en a aussi qui, résignés devant les difficultés, confondent ainsi la douceur de l’Evangile et le manque de courage ; ils ne disent rien car il ne faut pas se faire remarquer. Ils oublient que notre baptême nous engage à lutter contre le mal de toutes nos forces même si cela provoque des tensions.

Or attendre, comme le dit le prophète Joël, c’est l’attitude du guetteur qui hurle à pleine bouche : « ne dormez pas ! » Oui, ne dormez pas, sinon jamais le Christ ne sera présent au monde, jamais le Royaume de Dieu ne sera réalité. Attendre, c’est donc l’attitude de celui qui n’hésite pas à se jeter dans la mêlée pour hâter la venue d’un monde plus juste. Attendre le jour où le Christ va revenir, c’est aller vers celui qui est en difficulté, c’est prendre le temps d’écouter celui qui a besoin de vider son sac ou qui en a trop gros sur le cœur, c’est accepter de donner au moins un peu de son superflu pour celui qui n’a même pas le minimum nécessaire.

En fait, attendre le Christ en vérité, c’est me livrer totalement à la lumière de l’Evangile, c’est me tourner vers Jésus le Christ et laisser sa Parole s’épanouir en moi et me transformer.

Aujourd’hui, attendre c’est accueillir l’étranger, le réfugié, dans nos communautés. Attendre, c’est accueillir celui que l’on n’attendait pas, ou qui dérange nos petites habitudes ou nos certitudes bien apaisantes.

C’est ainsi qu’il nous faut attendre Noël, dans une attente active.

A force d’attendre ainsi le jour de Dieu, un matin du monde notre prière sera exaucée ; cette prière, elle dit : « Notre Père, que ton règne vienne ». Et ce jour-là, on pourra, j’espère, dire de moi, dire de vous : « Heureux es-tu, heureux êtes-vous ».

Alors, avec le Petit Prince, pour attendre le Christ, « Habillons-nous le cœur ».

 

Père Pierre Tézenas,

 

 

2- Dieu en chair et en os

Il me semble parfois que nous parlons de Jésus d'une façon quelque peu abstraite. Comme d'un personnage d'un autre temps dont le message aurait été recueilli, mais dont l'existence même est si lointaine qu'elle est insaisissable.

Lorsque nous pensons à Jésus, une sorte de petit diaporama mental additionne un nouveau-né dans la paille, une silhouette sur le bord du lac, peut-être d'autres scènes, mais aucune bien réaliste. Or, comme nous le fêtons à Noël, Jésus est bien Dieu incarné, c'est-à-dire entré dans une vie très réelle, dans un corps, Dieu en chair et en os.

Essayons d'imaginer Jésus. Était-il grand ou petit? Blond, châtain, brun, bouclé? Ses yeux? Sa carrure? Quel enfin était ce corps dans lequel Dieu est venu à nous?

Imaginez Jésus à quatre ans, petit bonhomme jouant à ce à quoi un garçonnet de quatre ans peut jouer. À dix ans; à quinze. Jésus à quinze ans: qu'est-ce qu'a pu être son adolescence? Un garçon à cet âge a un début de moustache, des sentiments violents et contradictoires et une faim à peu près constante ... Imaginez Jésus à vingt ans. Jésus dormant, Jésus marchant. Donnez-lui une consistance, une façon de marcher, de regarder. Donnez un son à sa voix.

Faites prendre chair à Jésus. Laissez-vous attendrir par le nouveau-né et le petit garçon. Embrassez-le en pensée, comme si vous étiez ses parents. Jouez avec lui, comme si vous étiez ses cousins. Retournez-vous à sa voix ...

Alors seulement vous ressentirez l'extraordinaire de la révélation progressive de sa divinité. Cet enfant que nous avons vu naître et que nous avons aimé, cet homme dont la voix et le regard nous ont attirés, c'est Dieu ...

Alors seulement vous ressentirez la tragédie de sa Passion et de sa mort; et vous célèbrerez sa Résurrection comme le plus joyeux événement de votre vie, car celui que vous avez aimé et qui avait été mis à mort est revenu vivant.

Que ce Noël soit pour nous la venue de Jésus dans notre vie. D'un Jésus plus concret, plus incarné. Certes, le Christ continuera de nous échapper comme, d'une certaine façon, il a toujours échappé à ses parents, à ses amis et aux Disciples. Mais le Jésus que nous écoutons et que nous prions est bien Dieu fait homme. Et son cœur bat.

Fr. Yves COMBEAU, o. p.

(texte trouvé dans le journal du Jour du Seigneur de Déc 2016)

 

3- Noël : l’appel à une nouvelle naissance.

Voici qu'humblement, Dieu se fait petit enfant, Dieu vient naître parmi nous.

Dieu cherche à naître en nous. Il se peut que le grand problème de notre vie ne soit pas tellement de vivre, mais finalement de naître !

Partout, il est dit que nous avons le mal de vivre : N’aurions-nous pas plutôt le mal de naître ? C’est-à-dire de devenir celui que nous sommes véritablement.

Nous ne sommes pas l'homme que nous paraissons être : célèbre ou inconnu, riche ou démuni, habile ou maladroit... Tout cela, c'est l'apparence des choses. Nous sommes un homme qui cherche à naître.

Si tu saisis en toi cette pulsation merveilleuse qui te porte à ne pas être aujourd'hui ce que tu étais hier, tu es en train de naître.

Si tu te sens aujourd'hui capable d'un amour tout neuf que tu n'espérais pas hier, tu es en train de naître.

Si tu te fais aujourd'hui tout petit devant Jésus pour te laisser conduire dans sa Lumière, tu es en train de naître.

Sois sûr que la plus grande chose de la vie, ce n'est pas de vivre, c'est de naître constamment pour ne pas être vieux.

Puisses-tu garder de cette nuit la saveur d'une rencontre : Dieu vient remplir tes mains de pauvre; la nouveauté que tu espères, il peut la faire jaillir en toi.

Puisses-tu garder de cette nuit la confiante et humble certitude que tu es appelé indéfiniment à être et, tout autant, appelé à faire naître les autres.

Et voici qu'inlassablement, Noël après Noël, jour après jour, Dieu frappe à ta porte et te demande à naître en toi.

 

 

4Jolie Dame Marie

 

Jolie Dame Marie qui tenez votre enfant

avec un grand respect comme on fera bientôt pour le Saint-Sacrement,

tout le ciel nous a dit, à nous pauvres bergers,

de faire ce détour,

de venir vous trouver

pour un simple bonjour

et pour vous raconter

ce que nos yeux ont vu,

nos oreilles, entendu

dans la nuit des collines où nous gardions nos bêtes.

Il y eut tout à coup le bel Ange de Dieu,

le même que chez vous,

avec une clarté à travers la campagne,

et puis au fond de nous une immense frayeur ...

Mais l'Ange nous a dit de ne pas avoir peur,

qu'il annonçait la joie pour nous, pour tout le peuple,

qu'un enfant était né dans la ville du Roi;

que nous devions chercher un petit nouveau-né,

enveloppé de langes, couché dans une crèche.

Et nous l'avons trouvé:

c'est lui, c'est vous ici.

Gardez dans votre cœur, Vierge Dame Marie,

ce que nous vous disons dans nos mots de bergers;

c'est de la part de Dieu!

L’enfant que vous avez

est le Sauveur promis par l'Ange Gabriel;

il est fils de David,

il est Christ et Seigneur,

il est Gloire de Dieu,

il est Paix sur la terre;

les Anges l'ont chanté avec un beau concert

de mille voix joyeuses ...

Et nous sommes venus vous dire que vous êtes,

pauvre Dame Marie,

Sainte Mère de Dieu!

 

Didier Rimaud

 

 

5- Prologue de l’Evangile selon St Jean

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;

la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.

Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.

Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.

Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.

Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »

Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

 

 

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