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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 14:45

Visages de Buzenval fête ses 25 ans !

La page 1 du premier numéro de Visages de Buzenval

A l’automne 1996, quelques paroissiens se réunissaient pour créer un petit journal quadrimestriel qui serait distribué dans toutes les boîtes à lettres et qui pourrait servir de lien avec les habitants de Buzenval. Visages de Buzenval était né, avec la bénédiction du curé d’alors, le père Didier Berthet, jeune prêtre qui venait d’arriver à St Joseph à sa sortie du séminaire, et qui est aujourd’hui évêque de St Dié.

Depuis 25 ans, VdB a maintenu ce cap, malgré les changements de curé, de l’équipe de rédaction, de celle des distributeurs, afin que vive ce lien qui unit tous les habitants de Buzenval. En 55 numéros, nous avons conservé cette volonté de faire connaître à un large public ce qui se passait dans notre village et un peu au-delà, avec un grand esprit d’ouverture, en rencontrant des personnes ou des familles de tous milieux, catholiques ou non et, pour les catholiques, de sensibilités diverses. Le dialogue interreligieux qui était au centre de notre projet, a été très présent dans les premières années, puis s’est beaucoup ralenti par la suite, plusieurs communautés ne souhaitant pas, à notre grand regret, s’afficher avec les « cathos ». Notre objectif n’a jamais été de faire du prosélytisme et encore moins de la propagande pour l’Église, mais de donner à un public qu’on ne voit pas souvent à l’église une vision positive de ce que peut être une communauté chrétienne vivante et dynamique, qui œuvre à créer des liens d’amitié, de fraternité, d’entraide. Par de multiples interviews, nous avons donné la parole à des responsables associatifs, des personnes engagées pour telle ou telle cause, des jeunes, des seniors, des chômeurs, des malades…

Et puis nous avons mis un coup de projecteur sur certains sujets qui concernaient les citoyens de Buzenval dans leur ensemble : l’accueil des migrants (n° 13, 24 et 49), les personnes âgées (n°16), le chômage (n°17), la laïcité à l’école (n°18), la solitude (n°20), le handicap (n°22 et 53), les addictions (n°26), les organisations caritatives sur Rueil (n°27), la retraite (n°30), l’argent (n°31), les pauvres (n°32 et 41), les relations parents-enfants (n°35), quelles responsabilités pour les jeunes ? (n°40), l’échec scolaire (n°45), comment apprendre à vivre ensemble (n°51), comment transmettre des valeurs (n°52).

Nous avons aussi abordé des questions plus spécifiquement religieuses : les grandes fêtes : Noël, Pâques, Pentecôte, le baptême (n°46), la transmission de la foi, le mariage, l’accompagnement des familles en deuil (n°33). Mais aussi, pourquoi croit-on et ne croit-on pas ? (n°34 et 39), la prière (n°37), partir en pèlerinage (n°43), le pardon (n°48)…
Nous espérons que nous pourrons continuer dans cette voie. Les résidences se barricadent les unes après les autres, compliquant la tâche des distributeurs. Les jeunes lisent plus volontiers sur les réseaux sociaux que sur un petit journal imprimé, un peu austère dans sa présentation. Faut-il passer au numérique ? Visages de Buzenval a fait une tentative il y a quelques années : les numéros 31 à 49 sont encore disponibles sur ce site .

Nous réfléchissons à une nouvelle formule. Vos suggestions seront les bienvenues. Dites-nous comment nous pouvons faire pour que Visages de Buzenval continue à apporter encore pendant de nombreuses années un peu d’optimisme et d’espérance aux habitants de notre village.

Claude Bardot, membre de l'équipe de rédaction Visages de Buzenval depuis les débuts

L'équipe de rédaction de VdB en 2010

 

25e anniversaire

Les souvenirs d'une distributrice

Renée Borschneck a bientôt 85 ans. Jusqu’à l’année dernière, c’est elle qui se chargeait de distribuer Visages de Buzenval dans la Cité du Clos des Terres Rouges. Elle nous livre ses souvenirs.

Ça fait 52 ans que j’habite dans ma cité Le Clos des Terres Rouges qu’on appelle improprement « La Fouilleuse ». Ici, il y a 870 logements et pendant des années j’ai distribué plus de 800 journaux à chaque parution de Visages de Buzenval. Je mettais les journaux dans mon sac à dos et je partais sans craindre que les portes restent fermées, car en chemin je priais la Vierge Marie. Dans certains immeubles je connaissais des gens et je sonnais à leur nom pour pouvoir accéder aux boites aux lettres. Si je ne connaissais personne, je sonnais au hasard et je me présentais en disant « c’est la petite dame de Buzenval ! » Depuis le temps que je suis là et que je distribue le journal, j’étais repérée ! Les gens étaient très gentils, ils m’ouvraient la porte. Une dame m’a même proposé de partager le couscous qu’elle préparait. Je faisais en sorte de distribuer plutôt le matin à l’heure où les enfants vont à l’école, et en fin d’après-midi quand ils rentraient. Tout ça me prenait deux ou trois jours. J’ai beaucoup aimé distribuer Visages de Buzenval.

25e anniversaire

Les souvenirs d'un rédacteur

J'ai bien aimé la confrontation des idées avec d’autres rédacteurs ayant des sensibilités différentes.
Pour la petite histoire je garde une frustration du fait qu’à l’époque nous n’avons pas repris un souvenir cocasse dans l'interview du nouveau curé du moment, le père Hervé Billoin.

Ce dernier nous avait confié que pendant ses études de séminariste il utilisait une partie de son temps libre à aider ses parents, commerçants dans un pavillon Baltard des anciennes halles de Paris.
Pour ce faire, revêtu de sa soutane noire, il transbahutait des marchandises dans les allées au moyen... d’un diable !

Hugues Archambeaud

VdB n° 55 - Edito

« Et vous, qui dites-vous que je suis ? » demande Jésus aux apôtres…

Cette question, ne devons-nous pas nous la poser et la poser autour de nous ? Après tout, en 2000 ans, la foi en un Dieu d’amour a transformé le monde. Si le Christ transforme notre vie et nous renouvelle, nous avons, nous chrétiens, le devoir de témoigner de notre foi et de ne pas garder pour nous seuls ce trésor inestimable de vie, de paix et de partage.
Le pape François nous exhorte à sortir de notre confort et à annoncer la bonne nouvelle de l’amour dans « les périphéries » et à témoigner de la joie de l’Evangile. Mais comment faire pour que le message soit reçu, chez nous, au travail et dans notre ville ? Car nombreux sont ceux qui ne connaissent pas le Christ ou ont sur lui des idées fausses !
C’est justement ce que font toutes les personnes interrogées dans ce numéro de VdB. Sur les marchés, lors de l’accueil des familles en deuil ou dans la pastorale du Collège Passy, elles ne font pas preuve de prosélytisme, mais elles profitent de la rencontre avec toutes ces personnes pour écouter, manifester de l’amitié et si c’est possible, témoigner de la joie et de la force que procure la foi en un Dieu d’amour…
Nous avons aussi rencontré un jeune cadre qui demande le baptême à 32 ans pour l’interroger sur ses motivations et lui demander des conseils pour communiquer cette joie et cette espérance.
 Au fait, et toi, cher lecteur, connais-tu le Christ ? Parles-tu de lui aux autres ? Ou voudrais-tu le connaître davantage ? La réponse de Simon-Pierre à la question de Jésus: « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant », pourrait-elle être aussi la nôtre ?

VdB N° 55 - Annoncer la Bonne nouvelle

VdB a interrogé Philippe et Blandine qui vont sur les marchés à la rencontre des Rueillois.

P&B : Le pape François nous invite à aller vers les « périphéries ». Alors pourquoi ne pas aller sur les marchés pour échanger et témoigner de ce que nous vivons en tant que chrétiens ?

VdB : Qu’en est-il en pratique ?

P&B : Cela se passe plusieurs fois dans l’année, en particulier pendant les grandes périodes de la vie liturgique, comme l’Avent qui nous prépare à Noël. Le père Antoine, Curé de Rueil, nous envoie en mission à l’issue d’un temps de préparation et de prière. Deux par deux nous allons à la rencontre des personnes à proximité des marchés. Nous nous présentons en tant que catholiques qui désirons partager notre foi et notre espérance en Jésus Sauveur. Nous leur proposons de prier pour eux, pour un proche. Il peut arriver que nous priions ensemble. Puis nous les invitons à pousser la porte d’une église, à découvrir les différentes propositions paroissiales. Et elles repartent presque toujours avec une parole de la Bible que nous leur remettons. Par la suite nous communiquons aux paroissiens de Rueil le prénom des personnes rencontrées et tous les portent dans leur prière.

VdB : Comment êtes-vous accueillis ?

P&B : Avec beaucoup d'encouragements, y compris des commerçants. Nombre de personnes ont été très heureuses de pouvoir échanger, en particulier après les confinements, et quelle que soit leur religion ou leur position vis à vis de l’Église.

VdB : Quelques échos recueillis ?

P&B : - « La parole que vous me proposez  me correspond tout à fait. »
- « Je souhaite vous confier un défunt…, ou des intentions pour ma petite fille à baptiser, ou en vue d’une confirmation d’adulte. »
- « Il faut que je revienne à l'église ! » (y compris de la part de ceux qui suivent encore la messe depuis chez eux, sur écran).

VdB : Que retirez-vous de ces rencontres ?

P&B : Une grande joie dans le cœur qui nous fait prendre conscience que Dieu ne nous demande pas l’impossible : tout chrétien est appelé à être missionnaire, à son échelle et dans son quotidien.

VdB : Et pour aller plus loin ?
P&B : Nos paroisses ont pris d’autres initiatives d’accueil : les dîners Alpha, les Tables Ouvertes de Quartier (TOQ), qui accueillent une fois par mois des personnes en grande difficulté pour un repas convivial.

VDB n°55 - VDB a lu pour vous:
Claire OPPERT: Le Pansement Schubert
Ed. DENOËL - 16€


Claire OPPERT est une violoncelliste de classe internationale, diplômée du prestigieux conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Depuis près de vingt ans, elle joue dans des EHPAD et des hôpitaux. Et elle nous livre un témoignage extraordinaire.
Qui pourrait croire que des autistes profonds, violents, réussissent, comme David, à dialoguer au piano avec le violoncelle après des mois de patiente approche ? Que des désespérés reprennent courage, que des malades en fin de vie attendent son passage pour mourir ? Comment Claire Oppert arrive-t-elle à faire chanter, sourire puis rire tout un groupe atteint de démence sénile ?
Le pansement Schubert : c’est le nom qu’une infirmière a donné à ses interventions quasi-miraculeuses dans l’hôpital où elle vient jouer régulièrement. C’est à de véritables résurrections que nous convie ce livre étonnant, bouleversant, magnifique. On reste sans voix devant le courage et le sang-froid de cette femme qui continue à jouer alors que Paul vient de défoncer son violoncelle ou qu’Amelia se jette sur elle et la mord jusqu’au sang ! Claire Oppert sait raconter ces scènes avec une infinie modestie, alliée à un incontestable talent littéraire.
Un livre rare, qui témoigne des miracles que peuvent faire l’amour, la patience, le talent, et du pouvoir de la musique de  Bach, de Schubert… ou de la chanson bretonne « Ils ont des chapeaux ronds » que cette vieille dame au bord de la tombe se met à chanter à tue-tête alors qu’elle ne dit plus un mot depuis des semaines. Claire Oppert finira par faire des études de musicothérapie, mais, comme le lui avait prédit le directeur de la maison  pour autistes, « Cela ne vous apportera rien : vous savez déjà tout ».

VdB n°55: L'accompagnement des familles en deuil

Dans chaque paroisse de Rueil, une équipe accueille les familles en deuil pour les aider à préparer les obsèques du défunt et leur apporter un peu de réconfort et d’espérance. VdB a rencontré Josie, qui fait partie de l’équipe de St Joseph de Buzenval.

VdB : Pourquoi les familles continuent-elles à demander pour leur défunt une célébration à l’église ?
Josie : Parce que les obsèques à l’église sont un rite essentiel : le baptême, la communion, le mariage, les obsèques sont des rites, des points de passage de la vie à l’occasion desquels on se rappelle que l’on reste attaché à une tradition, que l’on garde un fond de croyance, même si pour beaucoup, entre ces moments forts, l’Eglise n’occupe pas une grande place !

VdB : Mais on ne demande pas des obsèques religieuses par simple respect de la tradition ?
Josie : Il y a dans ce moment si douloureux de la mort d’un proche, une prise de conscience de l’extrême fragilité de notre vie humaine. Un questionnement sur « l’après » se fait jour, une attente qu’il revient aux accompagnateurs des familles en deuil d’accueillir. Quel est le sens de notre vie ? La mort, est-ce la fin de tout ? Et s’il y avait autre chose ?

VdB : Et comment répondez-vous à ces questions difficiles ?

Josie : Dans le vide affectif si douloureux qui leur est donné à vivre, cette rupture cruelle des liens physiques avec l’être aimé, un immense besoin s’exprime tacitement pour les familles, d’être écoutées, comprises, sans être jugées, même si la situation avec le défunt était conflictuelle ! Après l’écoute de l’histoire de leur défunt, elles ont besoin d’être conduites sur un chemin de paix et de consolation, et, parfois, de pardon ! Les textes des lectures qu’on va leur proposer - épîtres, psaumes, évangiles - feront du sens, s'ils sont choisis en adéquation avec la vie du défunt. Nous sommes là pour les aider, leur faire découvrir l’incroyable richesse de ces textes, qui, à travers 2000 ans, leur parlent de la vie, de l’amour de Dieu, de l’espérance qui demeure en chacun de nous que la vie se poursuit autrement.

VdB : Comment ces personnes vous perçoivent-elles ?

Josie : A partir de ces textes, nous pouvons témoigner de notre foi  en Jésus Christ, mort et ressuscité, car c’est bien à l’amour de Dieu que nous allons confier leur défunt. Ces familles repartiront avec ce cadeau inestimable que représente cette parole du Christ : « Quiconque vit et croit  en moi, ne mourra jamais » (Jean 11, 26). Ces familles sont arrivées pour notre entretien d’accueil parfois hésitantes et mal à l’aise. L’accompagnement, dont l’apogée sera la célébration dans notre église, leur permettra, nous le constatons souvent, de repartir apaisées, prêtes à entamer ce travail de deuil non plus seules face à leur chagrin, mais plus riches de l’espérance à laquelle nous invite la Parole de Dieu. De belles surprises s’ensuivent, leur présence à la messe dominicale, des paroles d’amitié pour les avoir accompagnées dans une épreuve douloureuse… et pour les familles que nous ne reverrons pas, nous les confions au Christ sauveur.

Le Père Jean-Paul Cazes baptise un adulte à St Pierre-St Paul à Pâques 2006

VdB n°55: Se faire baptiser à l'âge adulte

Adrien, 32 ans, père de deux petits garçons, va se marier l’été prochain et demande le baptême.

VDB : Pourriez-vous nous expliquer votre cheminement vers le baptême ?

Adrien : je n’ai pas été élevé directement dans la foi au sein de ma famille, ce n’était pas quelque chose de présent chez nous, mais mes grands-parents et ma tante étaient pratiquants et allaient régulièrement à la messe. J’ai baigné un peu dans la foi, mais cela ne m’a pas forcement intéressé, ni particulièrement manqué, ni gêné pour mon développement et pour ma vie. Sauf, que depuis quelques années je ressens un appel, à travers ma tante catholique qui n’a jamais été marraine, et qui m’a dit une fois amicalement: « tu sais, un jour, j’aimerais beaucoup être ta marraine »...
Petit à petit, cela a été mon déclencheur,  je me suis dit : je n’ai pas été tout seul, j’ai eu l’accompagnement de Dieu. Je me suis rendu compte que ce qui m’arrivait dans la vie, ce n’était pas le fruit du hasard, mais au contraire, une intervention au-dessus de moi, qui m’accompagnait. Et, du coup, je me suis inscrit au catéchuménat ; plus j’avance et plus je me dis que c’est le chemin que je dois emprunter.

VDB : Est-ce aussi en lien  avec votre prochain mariage ?

Adrien: En fait, c’est venu un peu en même temps. On voulait se marier, et ma compagne étant catholique, elle voulait se marier à l’église devant Dieu. Je n’y étais pas du tout opposé, au contraire ! Et quitte à me marier, j’ai souhaité faire les choses dans l’ordre : me faire baptiser, pour me présenter devant Dieu.
Je me suis inscrit au catéchuménat. Et j’arrive à appréhender la foi et c’est quelque chose qui est pour moi très complexe. Je pose beaucoup de questions. Plus j’avance et plus je me dis que c’est mon chemin.

VDB : Qu’attendez-vous de ce baptême ?

Adrien: C’est le début d’une vie pour moi, c’est « une renaissance ». C’est une vision de la vie qui est différente avec un partage, une ouverture aux autres et à Dieu en particulier.
Finalement, je n’attends pas un grand soir et un grand lendemain; j’attends simplement d’être un peu plus juste, plus humain, plus engagé.
Et c’est surtout aussi reconnaître notre famille auprès de Dieu, et engager toute la famille dans une vie de foi profonde.

VDB : Pourriez-nous nous donner des conseils pour témoigner de l'Evangile ?

Adrien : Dans mon cas, c’est une concordance de personnes, de rencontres.
Je pense que pour témoigner de l'évangile, il y a vraiment ce besoin d’être proche les uns les autres, proche des gens, et puis moderniser un petit peu l’image de l’Église ; même si, je pense qu’il y a beaucoup de choses qui sont faites. J’ai des accompagnateurs qui sont très modernes, dans le cadre du catéchuménat et donc ils m’apportent une vision assez ouverte de l’Église et de la foi.
C’est rendre l’église plus ouverte et accessible et faire se poser des questions aux gens. La Bible le fait déjà très bien, mais il faut que les gens puissent s’intéresser et se questionner pour se rendre compte s’ils sont touchés par la foi, par Dieu.

VdB n°55: Comment parler de l'évangile aux jeunes?

Marie-Noëlle Millet a passé dix ans à la pastorale du collège-lycée Passy-Buzenval. Avec son équipe, elle organisait chaque année les temps d’animation pastorale pour quelque 2000 élèves afin de transmettre le message du Christ.

VDB : Comment procédez-vous pour parler de l’évangile à des jeunes qui ne sont pas forcément des chrétiens pratiquants ?

M-N M : Notre comportement doit être ajusté à notre mission. Il faut aussi faire preuve d’écoute, d’accueil et de joie. Parce qu’on ne peut pas parler de l’Evangile et de Jésus Christ en étant triste. Cela dit, je ne parle pas forcément de Jésus tout de suite. Je montre le programme, j’explique qu’il faut connaître la culture chrétienne car l’histoire de notre pays en est imprégnée. Donc sur le plan culturel, c’est comme un cours d’histoire. Sur le plan de la foi, je veux vraiment que chacun s’exprime. Je suis alors plus animatrice que professeur. Mon but, c’est qu’ils progressent entre eux. Et quand un groupe arrive à échanger, ça marche tout seul après.

VDB : N’est-ce pas plus simple de parler aux collégiens qu’aux lycéens ?

M-N M. : On ne s’adresse pas aux collégiens de la même façon qu’aux lycéens. J’ai constaté que les plus jeunes n’ont pas beaucoup de culture chrétienne; mais quand on aborde les mystères chrétiens et les traditions, ils s’y intéressent avec spontanéité. Ce qui m’a le plus marqué durant ces dix années, c’est de découvrir des enfants qui n’ont pas forcément entendu parler de Dieu, mais qui ont manifestement reçu la Grâce. Je me souviens notamment d’un petit qui était en sixième et qui voulait préparer sa première communion. Il était baptisé, mais ne pratiquait pas et n’avait aucune connaissance religieuse. Je l’incitais donc à prendre le temps de découvrir Jésus durant cette année scolaire et d’en reparler l’année suivante. Mais il insistait et voulait savoir ce qu’il fallait faire pour se préparer. Je lui explique les séances de catéchisme, la retraite… Il me demande alors ce qu’est une retraite. Je lui explique que c’est une pause dans notre vie que l’on consacre à Dieu pour le rencontrer et pour prier. «-C’est ça qui m’intéresse ! » m’a-t-il répondu. Il m’explique qu’il parle tous les soirs à quelqu’un et qu’il aimerait savoir qui c’est. Il a donc fait sa communion dans la foulée car il était déjà proche de Dieu, même s’il ne le savait pas.
Le savoir semble en voie de disparition, mais pas la spiritualité. Dieu est toujours là et il veille. Il y a des enfants qui le rencontrent sans le connaître. C’est très étonnant et ça rend modeste…

VDB : Et comment vous accueillent les grands ?

M-N M. : C’est plus difficile avec les lycéens parce qu’ils sont méfiants. Pas tellement vis-à-vis de nous, ni de la foi, mais vis-à-vis des autres. La grande difficulté c’est qu’ils puissent s’exprimer quand ils sont en groupe. Il ne faut pas y aller frontalement, mais il ne faut pas être tiède non plus, parce qu’ils attendent de nous que nous soyons vrais.
Les jeunes d’aujourd’hui ont moins de repères qu’avant, ils ont moins confiance en eux et se posent des questions vertigineuses sur leur identité. Le but est de les aider à remettre leurs priorités dans l'ordre.

VDB n°55 - Comment sont accueillis les parents des futurs baptisés?

VDB : Isabelle et Olivier, vous avez fait partie de l’équipe de préparation au baptême, que retenez-vous de ces rencontres avec les parents ?

I et O : Ce choix du baptême est un moment important pour les parents. Nous avons été touchés par de très belles rencontres de parents travaillés par les questions essentielles de la vie; cherchant des débuts de réponses à leurs questions, ils se sentaient souvent très seuls pour y répondre. Des parents parfois éloignés de la pratique des sacrements vivent intérieurement une relation avec Dieu. Beaucoup de parents sont prêts à évoquer les valeurs qui gouvernent leur vie et à vouloir les approfondir. Ces échanges sont fructueux et mériteraient que nous puissions disposer de plus de temps pour les nourrir.

VDB : Que viennent chercher les parents en demandant le baptême pour leur enfant ?
I et O : Ils désirent ouvrir un chemin de foi pour leur enfant, par conviction, tradition ou intuition et évoquent souvent le besoin de s’appuyer sur des valeurs sûres : pas un catalogue mais des valeurs susceptibles de créer un cadre protecteur et sécurisant pour leur enfant : que celui-ci puisse prendre un bon départ dans un environnement d’amour et de protection de Dieu. Certains ont un peu le sentiment d’ouvrir des portes pour leur enfant mais c’est également pour eux l’occasion de parler un peu de leur vie intérieure et des aspirations spirituelles qui les habitent.

VDB : Comment leur apporter ce qu’ils pourraient souhaiter obtenir en cette occasion de baptême ?
I et O : L’équipe de préparation au baptême a proposé aux parents de se rencontrer après le baptême lors de trois dîners de partage sur les thèmes suivants :
- Qui est Jésus ?
- La prière : un cœur à cœur avec Dieu,
- Ne restons pas seuls !
Aujourd’hui il existe un "Parcours Alpha" sur Rueil qui reprend notamment ces thèmes et qui s’adresse à tous ceux qui voudraient découvrir, redécouvrir ou approfondir  un chemin de foi.
Tel : 07 62 65 25 28 alphaclassicrueil@gmail.com

VDB n°55 - Un nouveau foyer d'accueil à St Joseph

Un nouveau foyer d’accueil est arrivé en septembre à Saint Joseph de Buzenval.

Thibault et Marion de Saint Blancard ont quitté Clichy où ils habitaient avec leurs filles Juliette 11 ans, Pia 8 ans et Mahault 4 ans, pour commencer cette nouvelle mission que leur a confié le diocèse de Nanterre.
Thibault et Marion : La mission de foyer d’accueil consiste à faire appel à des couples chrétiens pour maintenir une présence et donner de la vie dans les lieux d’église qui ont été peu à peu désertés du fait des prêtres de moins en moins nombreux. Nous avons trois missions à remplir durant ces trois années. La première consiste à habiter les lieux. La seconde est de participer à la vie paroissiale. La troisième est de se comporter en "maîtres de maison" tout en sachant que nous ne sommes pas chez nous. Pour le reste, c’est à nous de l’inventer en fonction de nos goûts, de nos charismes, mais aussi des besoins de la paroisse.
VDB : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir foyer d’accueil ?
Thibault : Avant de savoir que la mission de foyer d’accueil existait, on avait senti le besoin de se bouger et de se mettre plus au service des autres. La crise du covid m’a beaucoup bousculé. J’ai vu l’isolement et la pauvreté qu’elle a provoqués chez les gens à Clichy où nous habitions.
Marion : J’étais moi-même très préoccupée par les perspectives d’avenir peu réjouissantes qui se profilent, entre les annonces de dérèglements climatiques et les tensions économiques. Parallèlement à ça, nous étions déjà engagés dans la vie paroissiale à Clichy. Et puis nous sommes tombés sur une affiche dans une église qui présentait le rôle des foyers d’accueil. On s’est dit qu’on allait pouvoir nous rendre utiles à travers cette mission.
VDB : Quel bilan faites-vous de ces quatre premiers mois en tant que foyer d’accueil ?
M&T: Nous sommes très contents, mais nous sommes encore en train de prendre nos marques. Car il a fallu gérer le déménagement, la rentrée des classes, nos activités professionnelles respectives à Paris et prendre nos repères dans ce nouvel environnement. Mais on nous avait prévenus. S’installer dans cette nouvelle mission demande du temps. Nous saurons le mesurer davantage dans quelques mois.

VDB n°55 - Le P. Guillaume LECLERC arrive à St Joseph

Visages de Buzenval l'a rencontré et il a accepté de nous parler de son parcours pour que nous fassions sa connaissance.

J’ai 43 ans. Ma famille est originaire de Paris et d’Antony, mais nous avons beaucoup bougé quand j’étais enfant et adolescent. Après les études supérieures, j’ai travaillé quatre ans à l’Assemblée nationale, et j’y ai fait des rencontres passionnantes. En même temps, j’ai compris que pour changer les choses, il fallait d’abord changer les cœurs. Mon désir d’enfance – donner ma vie pour Dieu et pour les autres – s’est réveillé. En 2007 le « bon vivant » que j’étais a tout laissé pour une mission humanitaire de deux ans en Inde auprès d’enfants « intouchables », tout en bas de la société indienne. J’y ai fait des rencontres magnifiques mais j’ai senti que j’avais à servir ici. J’ai été attiré par la vie monastique. Cependant, la phrase de Saint Paul : « Je me suis fait tout à tous », m’a appelé à vivre dans le monde au service de tous, comme prêtre diocésain.
VdB : Qu’est-ce qui a inspiré votre vocation ?
P. GL: Enfant, je rêvais de chasses aux trésors, de mines d’or à découvrir. Petit à petit, j’ai découvert que le vrai trésor, c’est la Sagesse. Pour la trouver, il suffit de puiser dans la Bible. La parole de Dieu y coule toujours, et elle est vrai-ment efficace. Pour moi, c’est un sou-tien extraordinaire, avec les amitiés. Comme devise d’ordination, j’ai choisi une parole du Christ sur la croix : « J’ai soif ». Jésus, en effet, a soif de nous. En fait, c’est lui qui nous attend pour nous désaltérer. Pour nous soulager des peines que nous nous épuisons à porter tout seuls.
VdB :Votre rôle à Rueil ?
P. GL: En juin, notre évêque m’y a nommé vicaire, plus particulièrement pour la paroisse Saint-Joseph de Buzenval. J’accompagne notamment le catéchisme, des écoliers, des collégiens, des scouts, ainsi que des équipes de couples et des groupes de prière…
VdB :Vos premières impressions sur la paroisse St Joseph ?
P. GL: Je la trouve très accueillante ! L’atmosphère est très familiale, très fraternelle ! Il y a une touche verte, créative, joyeuse, lumineuse, avec quelque chose d’assez franciscain... Laudato Si, « Sois loué », ferait une excellente devise pour notre communauté et tout notre quartier.

 

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