N°41: On a frappé à ma porte…

Communiqué par un distributeur de VdB

Cela fait des années que je connais Jean * et nous restons toujours en contact. Il vient de temps en temps sonner à ma porte pour une petite aide quand il est en attente de sa petite retraite: grâce à elle, il n’est pas à la rue. Je lui ai toujours ouvert ma porte. Parfois un petit job, trouvé Dieu sait comment, lui a maintenu la tête hors de l’eau.
J’ai eu un jour à l’accompagner à l’hôpital en urgence. A la question qui m’était posée, j’étais son « accompagnatrice », pas besoin de préciser. A la maison, on l’a accepté tel qu’il est et on s’est peu à peu lié avec lui durablement. Je n’ai rien voulu savoir de sa vie. Lui se sent libre dans cette relation. Nous l’invitons parfois à certaines de nos fêtes de famille ou à un réveillon. Il en est très heureux et nous aussi. Les faire-part envoyés pour les évènements familiaux sont aussi pour lui. Il se sent rattaché à la famille.
Quand il arrive qu’on ne le voie plus un moment, on s’en inquiète, bien qu’il ait par ailleurs aussi son réseau de relations. Je ne cherche pas à savoir.
Il vient parfois me voir pour peu de choses, des cigarettes (que je n’ai pas), un peu quelque chose à manger ou pour apporter son linge à laver que je prends bien volontiers…C’est aussi pour discuter un bon moment ensemble.
Oui, une vraie relation humaine s’est tissée au fil du temps, et c’est peut-être ce qui est le plus important. J’ai beaucoup reçu de lui, j’ai découvert sa richesse, sa culture même qui m’a étonnée souvent. Nous nous faisons parfois des petits cadeaux.
Dans sa précarité, il est riche…d’amitié.

* le nom a été changé