Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:32

VDB - Patricia, en plus de votre fonction de chef de choeur à St Joseph, vous êtes responsable de la musique liturgique au Diocèse de Nanterre. Quelle est la mission de ce Service ?

PB : Il est au service de l’évêque pour les célébrations et évènements diocésains. Il organise des formations pour les animateurs, les chefs de chœur, les organistes. Il dispose également d’une large bibliothèque de chants et fait des propositions de répertoire aux chefs de chœur et aux animateurs.

VDB : Quel regard portez-vous sur la musique liturgique telle qu’elle est actuellement pratiquée dans le diocèse ? Est-on toujours dans ce que certains ont qualifié d’errements après le Concile ?

PB : L’après-concile a connu une explosion de la création de chants nouveaux : il fallait répondre rapidement à la nouvelle demande de célébrations en français. Il est normal que dans cette profusion il y ait eu du bon et du moins bon. Mais il y a eu beaucoup de bon, même si on a tendance à se focaliser sur le moins bon. Le Concile a permis à l’assemblée de se saisir du chant liturgique, qui était autrefois largement réservé aux chorales. Le SNPLS (Service national de Pastorale liturgique et sacramentelle) a balisé le chemin qui permet aujourd’hui une production de grande qualité. On met aujourd’hui l’accent sur le texte, et les chants sont plus en rapport avec le temps liturgique – Avent, Noël, Carême, Pâques, Pentecôte... qu’autrefois. Ils contribuent ainsi mettre en valeur la richesse liturgique de ces temps et à mieux vivre notre foi.

VDB : On a assisté ces dernières années à une prolifération du répertoire venant des communautés nouvelles. Qu’en pensez-vous ?

PB : Il faut être particulièrement sélectif dans l’introduction de ce répertoire dans les paroisses, et il n’est pas bon pour une paroisse de s’enfermer dans un seul type de répertoire. Le Service diocésain est là pour aider les animateurs à faire leur choix avec discernement.

VDB : On assiste à un retour du grégorien. Qu’en pensez-vous ?

PB : Le grégorien fait partie de notre patrimoine. Il serait dommage de le laisser aux seuls traditionalistes. Mais la manière de chanter le grégorien n’est pas habituelle : elle demande une solide formation, que propose d’ailleurs le Diocèse, et que suivent plusieurs groupes qui se sont spécialisés dans ce répertoire. Celui-ci a sa place dans les célébrations dans la mesure où il peut porter la prière de l’assemblée.

VDB – Et qu’en est-il pour les instruments : doit-on faire la place aux instruments « profanes » ? On a vu apparaître des types de musique qui ont choqué certains fidèles.

PB : Tous les instruments ont leur place s’il savent s’intégrer à la liturgie. C'est-à-dire s’ils sont là pour soutenir et accompagner la prière de l’assemblée. Ce peut être le cas pour des percussions, par exemple, si le style de chant choisi le justifie. Mais il n’est pas imaginable d’avoir un solo de batterie ou des instruments qui ne seraient pas au service de la liturgie.

VDB : Vous dirigez également le Chœur diocésain. Quel est son rôle ?

PB : le Chœur diocésain réunit une soixantaine de chanteurs expérimentés, et intervient pour les grands rassemblements diocésains : messe « chrismale », ordinations, pèlerinages. Il promeut une musique sacrée de qualité et change ainsi l’image de la chorale paroissiale, parfois un peu vieillotte. Par les concerts spirituels qu’il donne par ailleurs, il fait de la musique sacrée un vecteur d’évangélisation.

VDB : Finalement, quelle est la place de la musique, chantée ou instrumentale, dans nos célébrations ?

PB : Comme le dit la Charte du chanteur liturgique, « la musique permet de s’approcher de la Transcendance, d’élever l’âme vers Dieu. La voix chantée, elle, fait entendre l’inouï du Verbe de Dieu ».

Partager cet article
Repost0

commentaires