N°43 - Patricia Boillot et la chorale de St Joseph

Patricia Boillot, vous dirigez depuis trois ans la chorale paroissiale de St Joseph, qui regroupe une trentaine de membres. Pouvez-vous nous dire comment vous avez été amenée à prendre cette responsabilité ?

PB- Il y a une chorale à St Joseph depuis pas mal d’années. A la demande de l’équipe paroissiale, j’ai pris la suite de Bertrand Pelourdeau, qui ne souhaitait plus continuer car il avait d’autres projets.

VDB : Cela correspondait-il à un souhait de votre part ?

PB : Je n’étais pas demandeuse. Mais j’ai dit oui, car cela me permettait d’une part de mieux m’intégrer dans la communauté paroissiale en y jouant un rôle actif, d’autre part de mettre en œuvre certaines conceptions que j’ai de la place de la chorale dans la liturgie. Je peux ainsi voir comment de nouveaux répertoires permettent à l’assemblée de mieux participer à la célébration, de mieux prier. Le chant des psaumes, par exemple, sur lequel j’ai personnellement beaucoup travaillé, est un bon moyen d’intégrer la chorale au chant de l’assemblée, par un dialogue entre les deux. Je souhaitais aussi, grâce à la chorale, faire découvrir de nouveaux chants à l’assemblée et renouveler le répertoire.

VDB : Et ces souhaits ont-ils été satisfaits ?

PB : En grande partie. La chorale permet de favoriser la participation du plus grand nombre à la liturgie. Il faut dire que nous sommes gâtés à st Joseph, qui est une paroisse qui chante très bien, où il y a beaucoup de bons musiciens, un très bon organiste, et où l’on est sensible à la belle musique.

VDB : Y a-t-il des souhaits que vous n’avez pas encore satisfaits ?

PB : Je souhaiterais travailler plus en liaison avec les équipes d’animation liturgique. Une célébration doit se préparer en avance dans un projet d'ensemble. Mais le temps ne le permet pas toujours ! La chorale permet d’apprendre de nouveaux chants, de tester de nouveaux répertoires. Elle pourrait fédérer davantage la musique des célébrations.

VDB – Quelles sont donc les missions d’une chorale paroissiale ?

PB : Le Concile Vatican II a beaucoup valorisé le chant dans la liturgie. Le chant choral n’est plus seulement un ornement de celle-ci, comme il pouvait l’être avant le Concile. Il est devenu un moyen privilégié pour aider l’assemblée à entrer dans la prière de louange et de demande. Même quand l’assemblée ne chante pas, pendant la communion par exemple, la chorale offre à la prière de chacun un support de qualité.

VDB : Quelles sont les motivations pour entrer dans la chorale ?

PB : C’est bien sûr participer plus directement aux célébrations. Mais c’est aussi s’ancrer dans la vie paroissiale, et approfondir sa foi par le chant, qui fait participer aussi bien le corps que le cœur et l’esprit. C’est aussi trouver un lieu fraternel et amical.

VDB : Y a-t-il des conditions à remplir pour faire partie de la chorale ?

PB : Il n’y a pas de sélection. Bien sûr on ne peut pas chanter en choeur si on n’a pas un peu d’oreille et si on chante faux. Mais aucune connaissance musicale n’est exigée. Je m’attache plus à la motivation des personnes, et leur capacité à s’intégrer dans le groupe qu’à leurs compétences techniques ou vocales. On ne vient pas à la chorale pour se mettre en avant.

VDB : Quelle est la fréquence des répétitions et des participations aux offices ?

PB : Nous répétons un soir tous les 15 jours et nous chantons en moyenne un office par mois.

VDB : Etes-vous rémunérée ?

PB : Non. La plupart des chefs de chorale paroissiale en France sont bénévoles. Mais il n’y a pas d’incompatibilité de principe, et des paroisses qui requièrent un service lourd ou des compétences professionnelles peuvent rémunérer leur chef de chœur comme elles rémunèrent leur organiste ou leur chantre.

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