N° 45 - L'accompagnement scolaire

Visages de Buzenval a rencontré Bertrand Picard, responsable de l’accompagnement scolaire pour le Secours catholique, ainsi que Jacqueline Dumont, bénévole membre de l’équipe.
Visages de Buzenval : depuis combien de temps le Secours Catholique s’implique-t- il dans le soutien scolaire ?
- Bertrand Picard : depuis au moins 1997. Le Secours Catholique s’y est toujours intéressé pour les enfants des familles qu’il suit. Moi-même j’y participe depuis 2007 et j’ai pris la suite de Daniel Girard pour l’aspect de la coordination de cette activité (consistant à mettre en rapport les familles avec les bénévoles et à rechercher des bénévoles).
- VdB : combien de jeunes accompagnez-vous et avec combien de bénévoles ?
- B.P. en ce début d’année scolaire 2014-2015 nous accompagnons environ une vingtaine de jeunes au sein d’une quinzaine de familles, grâce à 14 bénévoles. Mais nous avons actuellement 6 demandes que nous ne pouvons pas malheureusement satisfaire par manque d’accompagnants. Nous en recherchons activement. Les niveaux scolaires des jeunes vont aujourd’hui du primaire (9) au BTS (1) en passant par le collège (8) et le lycée (2).
- VdB. : comment se prennent les premiers contacts avec les familles ?
- P.B : bien souvent par le bouche à oreille, mais les familles sont aussi parfois informées par la Mairie, les assistances sociales…
- VdB : comment s’effectue cet accompagnement et sur quelle durée ?
- P.B. : comme nous n’avons pas de locaux disponibles, nous le faisons le plus souvent au domicile dles familles, dans certains cas au domicile des bénévoles ou à l’aumônerie (rue Eugène Labiche où les locaux sont disponibles le mercredi après-midi), à raison généralement d’une fois par semaine, selon les besoins des jeunes et les disponibilités de chacun. Avec le jeune nous vérifions le travail en cours et reprenons avec lui ses cours pour détecter les difficultés rencontrées Celles-ci sont bien souvent dues à des manques de compréhension du vocabulaire et de la langue, car les jeunes appartiennent presque tous à des familles issues de l’immigration. L’accompagnement s’étale en général sur deux ou trois années, parfois plus. Dans ce cas, il prend peu à peu la forme d’un suivi plus général que d’une aide strictement scolaire, sauf peut-être pour certaines matières.
- VdB. : observez-vous des résultats positifs ?
- P.B. : oui, mais ce n’est pas immédiat, c’est une progression dans le temps. Ce sont les jeunes qui voient leurs propres progrès. Cela les motive à poursuivre leur effort. Il nous arrive d’avoir des contacts avec les enseignants, par exemple avec le professeur principal ou pour accompagner les parents dans une réunion avec les professeurs. Ceux-ci nous réservent un bon accueil.
- VdB : rencontrez-vous quelquefois aussi des problèmes avec le jeune ?
- P.B. : Il peut arriver qu’un jeune ne veuille plus d’accompagnement ; notre intervention cesse alors, car nous considérons tout à fait primordial que le jeune soit partie prenante dans la décision d’accompagnement. Sans son adhésion rien n’est possible même sur insistance des parents. On en discute avec lui et avec la famille qui est bien consciente du bénéfice qu’il en retire. Mais la fin d’un accompagnement peut aussi être quelquefois justifiée par exemple parce qu’on constate qu’il n’est plus nécessaire (après deux ou trois ans).
- VdB. : quelles qualités faut-il de la part de l’accompagnant ?
- P.B. : principalement une disposition d’esprit ouverte aux jeunes et le plus fréquemment à des familles d’autres cultures et dont certaines peuvent avoir aussi des difficultés sociales. Faire preuve de souplesse et de compréhension, se sentir au service du jeune tout en veillant à ne pas être exploité. Pour les niveaux en secondaire peut-être des capacités en français, maths…sont utiles. Mais pour beaucoup les difficultés viennent surtout de la compréhension du français, qui impacte toutes les matières.
Au final, l’accompagnement scolaire est pour les bénévoles une occasion exceptionnelle et très enrichissante d’avoir des contacts avec des familles issues de l’immigration, qui se préoccupent de la réussite de leurs enfants et de leur avenir malgré parfois des conditions de vie difficiles. Assez souvent des contacts amicaux s’établissent avec elles, qui peuvent perdurer au-delà de la stricte période de l’accompagnement, car la reconnaissance est grande et souvent manifestée par de multiples petits gestes d’amitié. Depuis quelques années ces relations amicales avec les familles se concrétisent par une petite fête annuelle (éventuellement avec une visite organisée de certains sites – Château de la Malmaison,…), qui se termine par un goûter, avec possibilité de spécialités du pays préparées par les familles qui le souhaitent.
Si vous souhaitez rejoindre l'équipe de soutien scolaire du SC, contacter Mme Bleichner au 01 47 32 34 78 ou par mail: m.a.bleichner@orange.fr