N°45 - Le Collège Henri Dunant nous dévoile son plan de lutte contre l'échec scolaire

Florent Rogie, vous êtes le principal du collège Henri Dunant à Rueil-Buzenval depuis trois ans. Quelles sont les solutions que vous avez mises en place – ou poursuivies – pour remédier à l’échec scolaire ?
F.R. : En premier lieu, nous avons voulu renforcer les liens avec les écoles primaires, afin de créer un « continuum » entre le Primaire et le Secondaire, pour atténuer le saut que représente l’entrée en 6e. Nos enseignants rencontrent les professeurs des écoles pour mieux connaitre les élèves qu’ils vont accueillir. Nous rencontrons aussi les parents d’élèves pour répondre à leurs questions. Enfin nous avons une matinée "portes ouvertes" pour les parents de CM1 et CM2.
Nous offrons aussi aux entrants en 6e la possibilité de venir dès la dernière semaine d’août. Le matin, ils suivent des cours de remise à niveau, et l’après-midi, des activités sportives, ludiques ou culturelles. Ces cours gratuits sont limités à 20 places.
Au collège, nous avons créé des groupes de dix élèves pour tous les élèves de 6ème, dans lesquels, tout au long de l’année, à raison d’une heure tous les mercredis matins, nous renforçons les compétences acquises et améliorons les compétences insuffisantes, en français, maths, anglais, méthodologie. Nous avons aussi l’accompagnement éducatif : avant même la loi sur les rythmes scolaires, nous avons organisé des ateliers où, par groupes de dix, à la demande des parents, les élèves peuvent rester au collège de 15h30 à 17h pour une aide aux devoirs, mais aussi des activités culturelles ou sportives. Ces ateliers sont gratuits.
Nous facilitons aussi l’intégration scolaire et l’attrait pour l’école avec des ateliers de cuisine, de musique numérique, de couture, de recyclage des déchets. Ces ateliers, toujours par groupes de dix et toujours gratuits, ont un grand succès.
Enfin nous avons organisé un tutorat individuel : les élèves en difficulté sont suivis par un tuteur qui fait partie du personnel du collège, mais n’est pas nécessairement enseignant. Ce tutorat permet de déceler les difficultés en amont et donne de très bons résultats.
VDB : Travaillez-vous en partenariat avec des associations extérieures ?
F.R : Oui, notamment avec l’Aide Sociale à l’Enfance ou l’APSIS, dont les éducateurs assurent un lien avec les familles et l’environnement.
VDB : Avez-vous recours aux nouvelles technologies ?
F.R. Grâce au Conseil Général et la volonté de tous, l’établissement est entièrement câblé. Il y a un accès Internet, un PC et un vidéoprojecteur dans toutes les classes et sept tableaux numériques. Le réseau Intranet est ouvert à tous, enseignants, élèves et parents. Ce réseau permet de transmettre aux parents toutes les informations nécessaires : emploi du temps, notes, dates des examens etc. Il permet aussi aux élèves malades de rester connectés, de faire des devoirs et suivre des enseignements de chez eux grâce à des liens vers des sites spécialisés.
VDB : Quel rôle jouent les parents dans votre lutte contre l’échec scolaire ?
F.R. : Il est essentiel. Nous les rencontrons cinq fois par an en 6e et insistons sur la nécessité de mettre leur enfant dans de bonnes conditions pour travailler.
VDB : Avec toutes ces mesures, je suppose que vous avez de bons résultats ?
F.R. : Nous avons 80% de succès au Brevet, et les trois quarts de nos élèves passent en section générale au Lycée. Les autres sont orientés vers le Technique ou l’Enseignement professionnel. Cette orientation se fait tout au long de l’année. Nous travaillons sur plusieurs projets pour améliorer encore ces résultats.
VDB : Merci M. Rogie et bravo pour toutes ces initiatives !