VDB supplément au n°31 - Le choix de la qualité de la vie

VDB : Christophe et Amélie, vous avez trois enfants de 13, 11 et 10 ans, et une maison à Rueil avec un joli jardin. Christophe, vous êtes ingénieur chez Dassault systèmes, et Amélie, vous travaillez à temps partiel à l’Évêché où vous êtes responsable de la formation des laïcs.

Amélie : Je travaillais également chez Dassault Systèmes, et j’ai choisi de quitter pour m’occuper de mes enfants et m’engager davantage au service de l’Église. Cela a représenté un gros sacrifice sur le plan financier, mais je ne le regrette absolument pas.

Christophe : Cette maison est une lourde charge financière – les mensualités représentent largement plus de 50% de nos revenus, et il a fallu revoir complètement notre mode de vie.

VDB : A quoi avez-vous dû renoncer ?

Amélie : J’offrais beaucoup de cadeaux aux enfants, probablement pour compenser le temps que je ne leur donnais pas ; et puis plus de voyages au loin : nous passons nos vacances dans la famille, ou nous profitons de notre jardin.

Christophe : Et nous n’avons pas changé la voiture : elle a onze ans, mais devra servir encore quelques années !

Amélie : Je n’ai plus d’aide ménagère. Mais les enfants m’aident un peu. Avant, j’achetais pour acheter au magasin du coin. Maintenant, je vais chez Attac, et je regarde les prix de près.

Christophe : Et nous avons la chance d’avoir un jardin qui donne des fruits tout l’été, et un potager qui nous donne des légumes frais. C’est aussi un autre style de vie.

VDB : Comment vos enfants ont-ils réagi à ces changements dans votre mode de vie ?

Amélie : Ils sont ravis que je puisse leur donner plus de temps. Bien sûr, ils auraient parfois envie du beau blouson que portent leurs petits camarades, mais ils voient bien aussi la chance qu’ils ont que leurs parents s’occupent d’eux et que leur famille soit unie.

VDB : Vous reste-t-il assez pour faire des dons ?

Christophe : Bien sûr ! Nous restons des privilégiés ! Alors nous donnons au denier du clergé par prélèvement mensuel – c’est plus indolore !- mais aussi au CCFD, aux Restos du Cœur, et nous parrainons un enfant libanais.

Amélie : Et puis nous donnons du temps : Christophe s’occupe de l’informatique de l’évêché et est délégué syndical chez Dassault Systèmes ; et moi je vais une après-midi par semaine visiter les malades à ND du Lac.

VDB : En conclusion, votre qualité de vie a progressé malgré la perte de revenus ?

Amélie : Sans aucun doute. Réussir sa vie, ce n’est pas réussir financièrement. On s’aperçoit qu’il y a tout un tas de choses dont on peut très bien se passer.

Christophe : cette baisse dans nos revenus nous a permis d’acquérir une plus grande liberté par rapport à la société de consommation. Et finalement une qualité de vie bien plus grande.