N° 39 - Edito: Croyant, pas croyant, qu'est-ce que ça change?

Croyant, pas croyant? Question un peu simpliste, mais à laquelle on est parfois amené à répondre, à prendre position… Question gênante pour celui qui la pose et pour celui qui est mis ainsi « à la question » Car on voit bien que tout homme et toute femme se pose à lui-même un jour la question: Suis-je croyant ? Suis-je incroyant ?
Si on me pose la question, je suis un peu dans l’embarras, car je sens confusément que je suis fait pour quelquechose de plus grand que ce que je vis journellement. Je suis interrogé moi-même par la vie: ceux que j’aime, que j’ai aimés et qui ne sont plus, sont-ils encore ? La réponse ne va pas de soi. Parfois je le crois, alors oui, je suis croyant à la vie qui se poursuit, mais où ? Mais comment ? Mais avec qui ? A d’autres moments, repris par les occupations, soucis, travail, loisirs…, je m’éloigne de cette pensée, et alors je ne me sens plus tellement croyant.
Je suis devant un choix ; je n’y réponds pas tous les jours, mais la question reste là, tapie dans un coin…
Car croyant à quoi finalement ? Je crois fondamentalement qu’il y a de l’amour. Amour de ceux que j’aime d’abord, même si parfois ce n'est pas évident. Amour que je peux voir autour de nous : solidarité, actes de générosité de beaucoup face au malheur des autres… Çà j’y crois. Mais alors d’où cela vient-il ? Qu’est-ce qui pousse certains à « s’oublier » un peu pour les autres ?
Déjà au nom du « vivre ensemble »; la fraternité inscrite à nos frontons de mairie nous le rappelle. Mais reconnaître des frères dans ceux qui nous entourent, c’est vraiment y croire. Si c’est oui, je suis croyant. Croyant à la bonté, à la compréhension, au respect de l’autre dans ses convictions, sa propre croyance. N’est-ce pas là déjà être croyant ?
Visages de Buzenval a interrogé quelques uns, quelques unes parmi nous. Qu’ils nous livrent le secret de leur foi.

Jacques Maugey