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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 20:29

Des personnes vont à la rencontre des sans-abri dans les rues de nos villes… Comme les hommes et femmes qu’elles rencontrent, elles souhaitent le plus souvent rester dans l’anonymat, laissant aux associations le soin de communiquer. Nous l'appellerons Claire.


VDB: Pourquoi êtes vous entrée à la Croix-Rouge ?


C- Je suis entrée à la Croix-Rouge pour m’ouvrir aux gens dans le besoin comme les sans-abri. Mon empathie m’amène à offrir ce que je peux offrir, c’est à dire un lien social, une once de sécurité pour des gens qui n’en n’ont plus aucune. Je souhaitais aussi partager ces moments avec d’autres bénévoles qui sont dans le même état d’esprit que moi, juste avec l’envie de servir.


VDB: Comment se passe une "maraude" ?


C- Nous allons dîner dans un centre d’hébergement avec les résidents. Nous discutons avec ceux qui ont envie de parler. Le fait de partager le même dîner, de regarder le JT de 20 heures ensemble à la télévision, de faire quelques blagues, ou d’écouter des histoires de vies, aide à tisser un lien de sociabilité. La grande pauvreté qui frappe ces hommes et ces femmes affecte plusieurs domaines de leur existence, et notre présence les aide peut-être à faire un petit pas vers le haut. Puis nous partons pour la maraude, à travers les rues, aux « adresses » des sans abri. Nous distribuons des soupes, du café, du pain ou des viennoiseries qui nous sont donnés par des boulangeries.


VDB:Comment percevez-vous les sans-abri que vous rencontrez ?


C- Je les regarde comme des personnes. Chacun a son caractère, plus ou moins visible selon la façon dont ils s’ouvrent. J’ai parfois l’impression de percevoir la personne que j’aurais pu connaître avant qu’elle se retrouve dans la précarité. J’ai parfois de la peine et j’ai toujours du mal à m’imaginer dans quelle situation ils pourront se trouver dans un avenir proche. Les relations qu’ils ont entre eux me montrent aussi la dure vie de la rue, et le plus marquant pour moi est de voir que la difficulté d’assumer ses responsabilités est d’autant plus grande que l’alcool s’en mêle.


VDB: Qu’est ce que cela vous apporte ?


C- Participer à des «maraudes» avec la Croix-Rouge m’aide à être attentive aux besoins de ceux qu’on ne regarde pas d’habitude. Je n’ai rien à prouver, rien à gagner, et pourtant je reçois beaucoup. Je me sens bien avec moi-même, si bien que je n’éprouve pas le besoin de le raconter. C’est une histoire entre les gens que je rencontre et moi. Une histoire de sourire, de silence, d’incompréhension ou de paroles. Un échange

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