N°41 - Le Secours Catholique en première ligne contre la précarité

Visages de Buzenval : Marie Anne Bleichner, vous animez l’équipe de bénévoles du Secours Catholique à Rueil. Qui êtes-vous ?

Marie Anne : je fais partie d’un petit groupe de dix-neuf hommes et femmes bien motivés, souhaitant aider ceux et celles qui vivent à Rueil dans la précarité

VdB : Vous n’êtes pas un service social organisé comme ceux qui existent déjà…

M.A. : Non, nous ne sommes que complémentaires et ne prenons la suite que lorsque les personnes des Services Sociaux compétents ont mis en œuvre toutes les aides et allocations prévues par la législation.

VdB : Y-a-t-il donc encore des situations non réglées ?

M A : Oui, certaines personnes ou familles ont épuisé les solutions et nous venons vers elles véritablement en secours.

VdB : Quelles sont vos possibilités d’action ?

M.A. Elles sont modestes, car, comme on le sait, le Secours Catholique ne vit que des dons (quêtes, journée nationale, legs reçus…) et à Rueil, la Délégation Secours Catholique du 92 nous attribue chaque année une certaine somme dont avons la libre disposition pour nos actions à Rueil.

VdB : Vous n’êtes pas les seuls à intervenir ?

M.A. : Non, bien sûr, il y en a aussi bien d’autres, par exemple la Croix Rouge, la Conférence St Vincent de Paul…etc et des associations d’insertion comme Tramplein. A plusieurs, le combat contre la précarité est partagé, car il est lourd à porter.

VDB Concrètement comment agissez-vous ?

M.A. : Le mieux est de se rencontrer sur place dans la famille. C’est surtout un échange, une confiance mutuelle à établir. Il y a parfois plusieurs difficultés autres: perte d’emploi, dettes de divers côtés (loyer, EDF), difficultés scolaires…
VdB : Vos moyens d’action sont limités…

M.A. : Les services sociaux nous ont donné toutes les informations utiles. Ce qui nous permet de voir sur quoi il faut apporter une aide immédiate, ceci pour que l’essentiel soit sauvegardé : le loyer et l’EDF par exemple, une fois tous les dispositifs «légaux » utilisés. Une aide ponctuelle est alors décidée D’autres solutions sont recherchées : par exemple, contact avec Tramplein pour des emplois ponctuels…etc

VdB : Êtes-vous intervenue personnellement auprès d’une personne suivie par le Secours Catholique ?

M.A. : Oui, par exemple auprès de Monsieur Jean* qui avait été relogé à l’hôtel. Je l’ai accompagné personnellement pendant trois ans. Nous avions pu lui trouver un emploi et finalement un appartement avec des meubles (trouvés dans notre entrepôt de Nanterre) qu’il a occupé jusqu’à son entrée en maison de retraite. Cela n’a pas été facile, mais il en était tellement heureux !!

VdB : Comment se fait l’accompagnement scolaire ?

M.A.: Nous avons douze bénévoles qui suivent des enfants en difficulté. Les bons résultats sont une source de joie dans la famille. C’est aussi l’occasion de se rendre compte d’autres problèmes non résolus.
VdB : Avez-vous des projets ?

M.A.: Ils sont en tout début de réalisation : Le premier consiste à créer des groupes de parole pour des femmes qui ont des problèmes d’éducation au sein de la famille. Un premier groupe est en cours. Nous avons déjà l’animatrice et deux ou trois personnes intéressées.  A suivre…

* le nom a été changé